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Entretien avec l'auteur

Passage rituel et habituel et quelques réponses de l’auteur parfois sérieuses, d’autres balayées par son humour caustique ou une pirouette.


Comment êtes-vous arrivé à l’écriture ?
J’ai appris au CP sur les bancs d’une école chrétienne .

Pourquoi écrivez-vous ?
On n’a pas voulu de moi comme jeune premier à Hollywood alors j’écris pour me donner l’illusion d’exister. Plus sérieusement, j’écris pour continuer à vivre, communiquer avec les autres, dire ce que j’ai à dire et défendre les thèmes et les idées qui me sont chers : l’amour dans tous ses états, les conflits sociaux, mon aversion à l’égard des fachos et l’Etat policier, mon anticléricalisme est primaire mais je m’en fous. Il y a bien sûr ce besoin de créer… une drogue, nécessité vitale d’être, à travers les exigences du moi et de la sublimation.

Est-il difficile de se faire éditer ?
C’est la galère, un monde de requins. Plus c’est gros, plus ce sont des questions uniquement d’argent et inversement proportionnel à la qualité. Mais, j'ai révisé mon jugement depuis que je suis édité par COOP BREIZH.

Etes-vous objectif ?
Certainement pas, j’y perdrais mon âme et mon imagination. « Excessif en tout et déraisonnable » tel est mon viatique.

Pourquoi Nantes sert-elle de lien aux trames de vos fictions comme leitmotiv ?
C’est la plus belle ville du monde puisque j’y suis né. Ceux qui me traitent de « régionaliste » et de « nostalgique », je les emmerde. J’aime la vie, je déteste les frontières.

A quoi correspond votre intérêt pour les événements sociaux ? Vous ne semblez pas pouvoir vous en empêcher ?
Je ne peux m’en empêcher, c’est en moi, et ça remonte au détour d’une phrase, dans la bouche d’un personnage comme les bulles remontent à la surface en se dégageant de la vase. Plus clairement, derrière chaque échec, chaque licenciement individuel, chaque fermeture de boîte il y a la douleur, la misère, le désespoir… Comment rester indifférent ? Je ne peux pas, c’est plus fort que moi. De plus, j’ai toujours été du côté des travailleurs plutôt que de celui des patrons, du côté des grévistes jamais du côté de la répression. Trop tard pour changer et je n’en ai pas envie.

échange réalisé avec des étudiants en L.E.A. UNIVERSITE DE NANTES en 2008

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